Login

Nouvelle-Aquitaine (Lot-et-Garonne) Nouveau départ pour l’abattoir de Villeneuve-sur-Lot

Repris par la chambre d’agriculture il y a deux ans, l’abattoir devrait retrouver l’équilibre financier en 2018.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

En juillet 2015, Jean-Luc Pujol, éleveur de limousines à Prayssas (Lot-et-Garonne), apprenait une mauvaise nouvelle : le tribunal venait de prononcer la liquidation de l’abattoir de Villeneuve-sur-Lot. « C’était le dernier du département, j’y amenais environ cent cinquante bovins par an. Avec cette fermeture, l’abattoir le plus proche devenait celui de Périgueux, en Dordogne, soit trois heures de route aller-retour », raconte-t-il. Avec d’autres agriculteurs, Jean-Luc décide de solliciter la chambre d’agriculture. « Au fil des années, l’abattoir avait perdu beaucoup de clients et tournait a minima, résume son directeur Laurent Magot. Mais il était toujours aux normes. Faute d’acquéreur, nous avons proposé de le reprendre pour l’euro symbolique et de créer la SAS L’abattoir 47. Le tribunal a accepté. »

Une reprise très difficile

2016, la première année d’exercice, se révèle très éprouvante. Il faut moderniser le site, retrouver des clients, réduire les charges de fonctionnement, répondre aux exigences sanitaires et de sécurité. À cela s’ajoutent des dépenses imprévues et des difficultés de recrutement. En fin d’année, le déficit atteint 250 000 euros.

En 2017, le redressement est significatif : après plusieurs audits de mise en conformité, le site est modernisé et optimisé, pour un peu moins d’un million d’euros d’investissement. Sur la chaîne d’abattage, une équipe qualifiée a trouvé ses marques. Les salariés ont bénéficié de plusieurs formations, axées sur le bien-être animal. Les abattages rituels s’y pratiquent toujours, mais sur demande exclusive de boucheries. Trois techniciens vétérinaires se relaient en permanence et une vidéosurveillance a été installée.

« Pour atteindre l’équilibre, nous devons atteindre 5 000 tonnes par an (poids carcasse) et nous sommes aujourd’hui à 4 500 tonnes, précise Jean-Michel Bernet, directeur administratif de la SAS. Depuis neuf mois, nous travaillons avec une moyenne de 40 vaches, 160 jeunes bovins, 170 ovins et caprins, 110 porcs et 50 veaux par semaine, et une croissance sur le dernier trimestre satisfaisante en porcins et veaux. »

L’abattoir tourne toujours en équipe réduite de vingt-deux employés, mais l’outil est considéré comme sécurisé. Le résultat comptable restera négatif en 2017, probablement entre moins 40 000 € et moins 10 000 €, « mais nous margerons positif en troisième année », promet Laurent Magot.

De nouveaux investissements sont nécessaires à court terme. Mais la SAS a décroché quelques appels d’offres auprès de collectivités. Elle négocie pour être référencée par le groupe Intermarché, ce qui lui amènerait 150 à 200 bêtes de plus par semaine. La chambre d’agriculture n’oublie pas son objectif premier : équilibrer les comptes pour que les éleveurs gardent un outil de proximité.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement